- encan
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• encant 1400; lat. médiév. inquantum, du lat. in quantum « pour combien »♦ Vieilli En vente aux enchères publiques. Mettre, vendre à l'encan.♢ Fig. Livré au plus offrant. La justice était à l'encan.Synonymes :- vente aux enchèresencann. m. à l'encan: aux enchères publiques. Mettre, vendre des meubles à l'encan.|| Fig., péjor. Mettre à l'encan: livrer de façon honteuse au plus offrant. Mettre sa conscience à l'encan.⇒ENCAN, subst. masc.Vente publique aux enchères. La guirlande de Julie a, je crois, été vendue 14 000 fr dans un encan public (JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 171). Enfin, sous Charles-Quint, ils ont reconnu qu'une grande salle leur était nécessaire pour les encans, pour les criées, pour les assemblées de bourgeois (HUGO, Rhin, 1842, p. 92).— À l'encan. Acheter, mettre, vendre à l'encan. Toutes les défroques de la cour avaient été mises à l'encan et rachetées par des directeurs de théâtres (L. SCHNEIDER, Maîtres opérette fr., 1924, p. 171).♦ P. ext. et au fig. Mettre à l'encan. Faire trafic de :• Le traître, protégé de l'état-major, s'est enfui à Londres, d'où il met ses aveux à l'encan. Un jour, il avoue avoir fait le bordereau; le lendemain, il nie. Question de prix, tout simplement.CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, p. 240.Rem. On rencontre ds la docum. le régionalisme encanter, verbe. Vendre à l'encan (Canada 1930). Acheter à l'encan (cf. HUMBERT, p. 176).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1319 lat. médiév. incantus (Charta Ph. V. ds DU CANGE, t. 4, p. 319b)]; ca 1389 a l'enchant (MAIZ., Songe du vieil pel., I, 5, Ars. ds GDF. Compl.). Adaptation du lat. inquantum « pour combien », peut-être, étant donné l'ancienneté et l'implantation du mot dans le domaine méridional (v. DU CANGE, s.v. incantare) par l'intermédiaire de l'a. prov. encan (XIIIe s. d'apr. FEW t. 2, p. 1419b; cf. lat. médiév. incantus, Marseille, ca 1253 ds Mél. Wartburg t. 2, 1968, p. 227; dès 1244, le dér. incantare, Venise ds Fr. mod. t. 36, p. 62). Fréq. abs. littér. :41. Bbg. HOYBYE (P.). Notes lexicol. et étymol. Fr. mod. 1968, t. 36, p. 62.
encan [ɑ̃kɑ̃] n. m.ÉTYM. Déb. XVIIe; encant, 1400; du lat. médiéval inquantum, du lat. in quantum « pour combien ? ».❖1 Vx. Vente aux enchères. || Les encans et les ventes à la criée.2 ☑ Loc. adv. (Fin XIVe, à l'enchant). Mod. À l'encan.a En vente aux enchères publiques.1 La papauté (en 1034) était à l'encan, ainsi que presque tous les évêchés.Voltaire, Essai sur les mœurs, XXXVI.2 (…) il valait mieux que l'épée du colonel eût été criée à l'encan, vendue au fripier, jetée aux ferrailles, que de faire aujourd'hui saigner le flanc de la patrie.Hugo, les Misérables, IV, XIII, III.3 (…) on put voir, entre le cheptel et les bâtiments des granges, les reliques de la sainte patronne de l'Alsace livrées à l'encan.M. Barrès, la Colline inspirée, p. 40.b Fig. Au plus offrant, comme un objet de trafic. || Mettre sa conscience à l'encan. || Justice, honneur à l'encan.4 Napoléon était instruit, dès le début, des revenants bons de son ministre. Il dira, plus tard, de Talleyrand : « Avec lui, mes affaires étaient à l'encan ! »Louis Madelin, Talleyrand, II, XIII, p. 142.
Encyclopédie Universelle. 2012.